La récente annonce faite par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, concernant un ambitieux plan de récupération de 10 milliards d’euros, incluant de sévères coupes budgétaires, a soulevé une vague d’indignation au sein de la communauté scientifique française. Ces mesures, décrites comme un plan d’austérité, auront un impact conséquent sur plusieurs secteurs, mais c’est sans doute le domaine de la recherche qui en pâtira le plus. En effet, l’enseignement supérieur se voit contraint de diminuer ses dépenses de 904 millions d’euros pour l’année 2024, avec une large portion de ces fonds initialement alloués à la recherche. Suite à l’annonce de ces restrictions budgétaires, l’insurrection des chercheurs ne s’est pas fait attendre.
Réactions et mobilisation de la communauté scientifique
La réaction des chercheurs français face à ces coupes budgétaires ne s’est pas faite attendre. Boris Gralak, secrétaire général du SNCS-FSU, a exprimé son désarroi lors d’une entrevue à RFI, qualifiant la situation de « double langage » de la part de l’exécutif. La promesse d’investissement dans la recherche, faite par le président Emmanuel Macron le 7 décembre dernier, semble s’évaporer avec l’annonce de ces coupes, représentant près de 5% du budget. Gralak souligne le caractère « incompréhensible » et « inouï » de la réduction de 380 millions d’euros destinés aux organismes de recherche, signe d’un désengagement de l’État vis-à-vis de la recherche.
Face à un tel panorama, les universités commencent à réagir. L’Université Jean-Moulin Lyon-3, sous la direction d’Eric Carpano, s’est distinguée en saisissant le Conseil d’État. Cette démarche est perçue comme une tentative de protéger les intérêts académiques et de défendre l’importance de la recherche et de l’éducation face à ces décisions budgétaires qu’ils jugent transgressives. Ce choix gouvernemental de réallouer les fonds au-delà des limites légalement établies est critiqué, d’autant plus qu’il semble omettre le Parlement, alimentant de vives critiques à l’égard de la gestion des fonds nationaux.
Ces événements ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. En effet, l’intersyndicale Fonction publique, notamment la FSU, a appelé à une journée de grève le 19 mars. Cette mobilisation a pour but de défendre non seulement de meilleures conditions de travail et de rémunération mais également de lutter contre les réductions budgétaires qui menacent le secteur de la recherche en France. Une telle coupure dans les financements, en plus de miner la qualité et l’efficacité de la recherche française, signale un retrait progressif de l’État dans des domaines cruciaux tels que l’éducation et la transition écologique.
En tant qu’observateur privilégié de ces mouvements similaires dans différents domaines, et habituellement axé sur la sphère plus légère de la presse people, je ne peux ignorer l’importance capitale de ces débats. Ils révèlent les priorités nationales et les choix stratégiques qui, bien au-delà des paillettes, touchent à l’essence même de la société et de son avenir.
Points essentiels à retenir :
- Révisions économiques à la baisse et plan d’austérité de Bruno Le Maire.
- Sévères coupes budgétaires dans le secteur de la recherche.
- Vive réaction de la communauté des chercheurs, menée par Boris Gralak.
- Mobilisation des universités, notamment l’Université Jean-Moulin Lyon-3.
- Appel à la grève de l’intersyndicale Fonction publique le 19 mars.
Si ces mesures étaient destinées à soulager les finances nationales, il semble qu’elles aient également déclenché un certain éveil au sein de la communauté académique, déterminée à se faire entendre et à défendre ses intérêts. À l’aube de possibles changements et contestations plus importantes, l’avenir de la recherche en France reste, dès lors, en suspens.